Education et formation technique et professionnelle pour les filles

RD Congo

  • Accès: Niveau des écoles
  • Achèvement: Niveau des familles et des écoles
  • Transition: Niveau des écoles
  • Organisation: KIYO
  • Pays/Région: RD Congo
  • Période: 2017-2021
  • Partenaires locaux: Association Appui au Développement de l’Enfant en Détresse (ADED)
  • Groupe cible: Jeunes vulnérables

En RDC, KIYO soutient techniquement et financièrement des projets qui favorisent l’accès des jeunes aux formations professionnelles visant l’apprentissage de compétences et de techniques professionnelles. Ainsi, les jeunes vulnérables, victimes d’abus, de discrimination, … parviennent à être autonomes et à sortir de leurs situations de vulnérabilité.

Ce programme est mis en œuvre avec un partenaire, Association Appui au Développement de l’Enfant en Détresse (ADED). KIYO soutient ADED pour la formation de 240 jeunes en difficultés – dont 50% de filles – en techniques agricoles, afin de leur permettre de se lancer dans l’agro-business. Ce projet met un accent particulier sur le leadership féminin en vue de lutter contre la sous-estimation des filles en RDC.

Pendant 6 mois, les jeunes seront formés en agriculture. A la fin de la formation, l’on facilitera leur accès à des terres de manière officielle, en particulier pour les filles, qui sont exclues des systèmes de succession traditionnelles.

Ensuite, les jeunes seront formés pendant 4 mois en entreprenariat et gestion commerciale. Ils seront associés aux associations villageoises d’épargne et de crédit pour leur faciliter l’accès au crédit et sur base volontaire, ils seront constitués en coopératives pour augmenter leur rendement.

Témoignage 1

La renaissance de l’espoir d’une enfant jadis prisonnière d’une milice

KIYO RDC Rosine
© KIYO

Au sud Kivu, en RDC, les groupes rebelles recrutent et enlèvent régulièrement des enfants et les exploitent physiquement et psychologiquement. Exposés à toutes formes d’atrocités et de crimes gravissimes, ces enfants-soldats perdent l’espoir de revivre au sein de leurs familles.

Enfant soldat à l’âge de 13 ans, Rosine (nom d’emprunt) était exploitée sexuellement par ses supérieures et est tombée enceinte à 15 ans. A cette époque, AVREO (Association des volontaires pour la récupération des enfants orphelins, abandonnés et malnutris), soutenue financièrement et techniquement par KIYO, négociait avec le commandant du groupe rebelle pour la libération des enfants détenus.

Ces négociations ont abouti à libération de trois filles et un garçon entre 14 et 16 ans, dont Rosine. A la suite de cette Rosine qui a été placée en famille d’accueil transitoire en attendant de retrouver sa famille.

Rosine a pu recevoir d’AVREO des vêtements, de la nourriture, des soins médicaux relatifs à sa grossesse et un suivi psychosocial. Suite à des recherches continues, une tante de Rosine a été retrouvée deux mois après la naissance du bébé, qui a accepté d’accueillir sa nièce et son enfant.

Par la suite, AVREO a poursuivi la réinsertion sociale et économique de Rosine par une formation professionnelle en coupe et couture pendant 6 mois. Au bout de la formation, AVREO l’a accompagnée jusqu’à l’embauche par un atelier de couture, lui permettant ainsi de gagner de l’argent pour prendre soin d’elle-même et de son bébé.

Grâce à l’appui de KIYO, Rosine, âgée 16 ans maintenant, jouit de sa liberté et de ses droits dans la chaleur familiale avec son fils.

La RDC se trouve parmi les pays ayant la plus forte concentration d’enfants soldats au monde, même s’il est difficile d’en évaluer le nombre exact. En 2008, UNICEF estimait 6.000 enfants vivant avec des forces armées ou des milices. KIYO continue à se battre afin que ces horreurs infligées aux enfants cessent, en appuyant les associations locales qui viennent en aide à ces enfants victimes.

Témoignage noté en novembre 2015

Témoignage 2

D’enfant soldat à formatrice en couture, histoire de vie d’une jeune fille exploitée par les forces et groupes armés

KIYO RDC Nadine
© KIYO

Nadine (nom d’emprunt) a 17 ans. Il y a quelques années, elle a été kidnappée alors qu’elle était en route vers son village natal dans le territoire de Beni, au Nord-Kivu. Rapidement, elle a été forcée de rejoindre un groupe armé.

Dans la forêt et durant de long mois, Nadine a subi de nombreux sévices physiques, psychologiques et sexuelles de la part du chef et des autres membres de groupes armés. Avec courage, elle parvient quand même à échapper à ces bourreaux. Arrivée au village, au lieu de retrouvailles joyeuses, Nadine a passé une année de calvaire, stigmatisée par sa famille et sa communauté.

Un jour, en écoutant la radio, elle fut interpellée par le témoignage d’un ancien bénéficiaire du Cefades, un centre de formation en métiers, soutenu financièrement et techniquement par l’ONG KIYO.

Encouragée par ce qu’elle a entendu, Nadine a pris l’initiative de se rendre au centre Cefades où elle a pu bénéficier d’une formation en « coupe et couture ». Au cours de cette formation, elle a également pu bénéficier d’un suivi psychologique à travers de séances d’écoute. Ce travail psychologique a été essentiel dans la reconstruction de l’image d’elle-même.

Au terme de sa formation, Nadine a effectué un stage dans un atelier de couture et par la suite, elle a intégré une coopérative de coupe et couture dans la ville de Butembo, au Nord-Kivu, où elle a passé près d’une année.

Ensuite, jugeant avoir reçu un savoir-faire suffisant, Nadine a décidé de retourner dans son village natal où elle a ouvert son propre atelier de couture. Spécialisée dans la confection d’uniformes scolaires, elle vend ses réalisations à la communauté de son village.

Grâce à son courage et grâce aux services du Cefades dont elle a bénéficié, Nadine subvient aujourd’hui entièrement à ses besoins personnels ainsi qu’à ceux de sa famille. Plus encore, Nadine a retrouvé sa place dans sa famille et dans la communauté. Actuellement, elle encadre et forme quatre filles et un garçon dans son atelier de couture.

En RDC, en particulier dans les Kivu, les enfants recrutés par des groupes armés seraient plus de 30.000. Agés de 6 à 17, ces enfants sont victimes de nombreuses exactions des droits de l’enfant. C’est pour que cette situation s’arrête sans délais que KIYO a choisi d’appuyer financièrement et techniquement des organisations congolaises afin de venir en aide à ces enfants.

Témoignage noté à Butembo, juillet 2015