Stratégies au niveau des écoles, centres EFTP, agences de développement et ONG pour faciliter l’accès des filles à l'EFTP

Les écoles et les centres de formations jouent un rôle clé dans l’accès des filles aux programmes EFTP, tout comme le font les acteurs du développement qui mettent en œuvre de tels programmes. Afin de dépasser une simple sensibilisation au genre, les écoles et/ou les centres EFTP devraient être encouragés à concevoir une politique claire à ce sujet. Éléments majeurs d’une telle politique :

  • Éduquer l’ensemble du personnel de l’école aux problèmes liés au genre, afin de changer les mentalités et lutter contre les préjugés. Intégrer cette notion de genre dans des campagnes de formation continue, par ex. des reconversions, dans des cercles, des réseaux d’apprentissage professionnels.
  • Amener les filles de manière positive à l’éducation, par exemple en leur donnant des bourses d’études ou en adaptant les critères d’admission.
  • Créer une atmosphère accueillante pour elles au sein de l’école, dans laquelle elles se sentiront à l’aise, où elles pourront rencontrer leurs camarades et se sentir en sécurité et appréciées. Offrir une infrastructure scolaire spécifique (par ex. des installations sanitaires adéquates et des facilités d’hébergement) peut contribuer à créer un tel environnement.
  • Le facteur sécurité est un élément crucial non seulement pour les étudiants, mais aussi pour les parents qu’il faut convaincre d’envoyer leurs enfants à l’école, en particulier les filles, spécialement lorsque celle-ci se situe loin de la communauté dans laquelle elles vivent.

Investir dans l’éducation et suivre des cours EFTP constituera un véritable choix pour les étudiantes et leurs parents s’il existe une réelle chance de trouver des opportunités de travail (décent) une fois les études terminées. Les stratégies pour soutenir ceci : 

  • Offrir une diversification au niveau des filières. Pour ce faire, il faudra passer au-dessus du traditionnel cliché « job pour fille - job pour garçon » et motiver les filles (et/ou leur famille) à ne pas se diriger automatiquement vers une profession typiquement « féminine » (coiffeuse, couturière, cuisinière, etc.) car celles-ci ne sont souvent pas bien rémunérées et ne sont généralement pas bien perçues par la société.

  • Continuer à offrir des formations pour ces emplois « typiquement » féminins (car ils restent tout de même attractifs pour les filles), tout en les « valorisant », ce qui leur donnerait plus de poids sur le marché du travail : de la couture à la « haute couture », de la cuisine à la « transformation des fruits et légumes au niveau semi-industriel », etc.

  • Développer de nouveaux cursus scolaires, en ligne avec les évolutions dans certains secteurs (TIC, énergie solaire, imprimerie...) qui ne créeraient pas de division entre hommes et femmes.

  • Préparer les étudiantes à l’auto-emploi, en incluant des modules spécifiques sur l’entreprenariat dans le programme scolaire.

Les autres stratégies sont liées à des opportunités EFTP non formelles. Il est important de mieux faire connaître la qualité de ces formations et d’en accroître la renommée, parce qu’elles peuvent être plus accessibles pour les filles : des programmes courts ou gratuits, des services supplémentaires, une certaine proximité de leur domicile, des accès via des cercles de femmes ou des clubs de filles, etc. Il est aussi essentiel que ces programmes déterminent des stratégies pour délivrer des certificats ou des diplômes qui sont reconnus pour leurs qualités.

Illustrations/Bonnes pratiques